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mardi 15 janvier 2013

Nous nous sommes rencontrés hier

Rencontres avec des montres molles et des parfums inattendus jusqu'à l'aube.
Des éclairs volatilisaient les rideaux de la pièce
et allumaient des miroirs.
Ensuite venaient les rituels
et sur le sol gisaient des dentelles intérieures
marquant des routes de déviations,
destinées inconnues des corps.
C'était comme des chiffons jetés au hasard
pour atteindre la nudité,
qui n'indiquait pas l'évanouissement final
ou l'incertaine écriture de deux vies
qui entraient dans une parenthèse.
Bulle avec la mûre promise du Jardin halluciné,
et soupçons d'une éternité interrompue
par les bruits de l'ambiance qui dénaturaient les promesses.
Des ailes pour voler et la bulle naviguait des espaces
parce que se déplacer était son destin
et perdre l'apparence jusqu'à la prochaine rencontre.
Après venaient à nouveau les parfums
et l'eau glissant sur le corps
et les chiffons acquéraient leur importance de soies et de coton,
et des peignes et des chaussures
et ce souvenir inévitable du monde
qui nous attendait à la sortie de ce rêve,
pour redevenir ceux que nous n'étions pas non plus.



                                    

lundi 27 août 2012

TOI TU ES EUROPE MOI, JE SUIS EUROPE

  • Eh, toi aussi tu es Europe,
    Alors dis-moi: Qui te sépare
    Qui cherche à te confondre dans ce faux désir d’équilibre,
    Qu’est-ce qui veut te réduire à être un cœur dévoré
    par des projets gelés qui brûlent tes bras,
    qui ne s’ouvriront plus pour embrasser la mer
    mais qui se fermeront avec force sur tes côtes.

    Où demeurent Europe, ton cheval et ta flèche,
    où le troupeau qui cherche les étables,
    et les mers sillonnées à la recherche d’autres terres
    qui étaient le défi à d’étranges illusions.
    Fièvre et sueur ont été les mains qui ont hissé les voiliers
    qui ont apporté l’or de l’ouest et ont laissé dans les cieux, des signaux déserts
    pour que les ignorants cherchent
    dans le verre brisé de milles étoiles
    les écritures sacrées de leurs rêves.

    Où demeures-tu au milieu de cette Europe?
    Si le progrès a creusé des puits si profonds
    qu’ils ont brisé les racines qui t’attachaient à la terre
    et en eux, sont partis tous les paysages
    comme des fleurs de terreur pulvérisées
    sur des draps d’amertume
    à cause de cette étrange discipline
    qu’ils veulent t’imposer pour t’enchaîner.

    Un système trop cruel et affolé
    qui n’arrive pas à se rendre compte du tremblement de l’empire
    où on écoute, non pas des cris de bataille,
    mais le mugissement triste de la vache conduite à l’abattoir
    où on cotisera son prix par tête
    quand celle-ci tournera perdue pour toujours.

    Eh, je suis Europe
    mais j’ai perdu le regard de la sagesse.
    J’ai été livrée à un rythme frénétique qui a déchaîné un enfer
    d’ardeur qui maintient éveillées les blessures
    et avec douleur j’ai avancé dans les rues comme un cirque
    qui a perdu son profil et mutilé il cherche qu’une pirouette lui rende ce ciel
    qui de nouveau fasse exister le monde.

    Des hommes enchaînés je vois et sourds en même temps
    cachant le manque de sortie
    parce qu’ils ont rogné cette indispensable dose de folie
    qui vient toujours quand il s’agit d’installer une nouvelle géométrie.

    Il n’y a pas de casernes mais la mort se penche des yeux
    et les corps s’engourdissent parce qu’ils ne veulent pas se réveiller
    avec un nœud dans la gorge un matin de plus
    où des doigts invisibles de fer
    pointent les rêves de la foule
    faite de feu et de nuage
    qui crie pour briser les prisons en plein midi.

    Obstinément les douze cloches appellent la table
    de notre pain de chaque jour et arrive la sentence du poète
    “crépuscule sans maison ou lever du jour sans vie”,
    Les semailles de guerre froide.

    “Les terres…, les terres d’Espagne
    Cavaliers du peuple…”
    Toi, tu es Europe?

    NORMA MENASSA




  •                                                - Giro sin pasos -                                                                                                     Amelia Díez Cuesta
                                      

vendredi 29 avril 2011

AMOR, NO ESTÁS

Y me quedé mirando los círculos concéntricos
del guijarro arrojado a la laguna
y te busqué en el mismo centro sin hallarte,
ni encontrar los límites donde pudiera profanarte.

La noche se ahuecó para escribirte palabras imposibles,
sin caídas, en el final de este viaje con gusto a despedida.

Cierro los ojos mientras te alucino,
persiguiendo los ruidos de mis pasos donde cruje nuestra historia,
en esas aceras pisoteadas que recuerdan la invulnerabilidad de ciertas almas
frente a temores de vivir, a punto de estallar en una casa abandonada.

Ay… que distancia enorme se interpone
y no escucho mi nombre en tu llamada
y no sé como romper la hoja de papel que sabe a profecías
y a sueños desconocidos donde se rompen todos los perfiles,
y avanzo hacia el vacío blanco donde arde mi amor
y el cuerpo cae como un racimo de uvas en la violencia del verano.

Estaba en mi casa y te esperaba en una línea horizontal que se extendía hasta
las respiraciones de la noche, sólo perfumes y recuerdos.

Una sílaba será la encargada de reorientar al pájaro perdido
en medio de catástrofes y si no encuentro mi espalda en los espejos
será porque le pido el gran estruendo que ejercite el luminoso oficio
de correr todos los riesgos, y ser mi prisionero fugitivo.

Yo también me detuve a un paso tuyo,
mi imagen separada quedó junto a tus ojos,
y giré la cabeza hacia otro lado
para ocultar una inocencia a punto de perderse
dejando al descubierto a una niña desnuda que miraba la vida
desde un curioso espectáculo de lágrimas y silencios.

NORMA MENASSA