La guerre,
aujourd'hui j'ai pensé aux messieurs et la guerre.
Et je dois le dire, même si personne ne le croit,
mille litres de sang coagulé se sont mis à pleurer.
Le ventre de ma mère déchiqueté en mille morceaux,
ses bras, ses amours, ses nerfs congelés.
Mon père, son regard brisé par le temps,
mon père mort, pourri, proie des vers
et mes tristes frères et moi-même, vivant de silences.
La guerre,
aujourd'hui j'ai pensé aux dames et la guerre.
Chez mon peuple personne ne dormait bien,
le coeur de la ville vivait troublé.
Les femmes tissaient durant les nuits des chiffons de sang,
les hommes murmuraient, tramaient des vengeances, mouraient.
Les plus jeunes portaient le deuil en permanence
et les petits anges futurs mouraient avant de naître
et mes tristes sœurs et moi-même, mourant de silences.
La guerre,
cette fois, aussi, sera avec d'autres.
Je parlerai avec les voix occultes de la terre,
avec ces morts qui furent, totalement,
privés de leur liberté.
Beaux garçons, pleins d'énergies,
morts avant terme.
Je suis cette grandiose énergie liberée,
personne ne pourra me vaincre, je suis un million de morts,
l'hymne que la mort réclame pour elle,
le noir du noir,
les éclats du noir,
les émeraudes de la mort.
Miguel Oscar Menassa
"L'amour existe et la liberté aussi"
"Visage de la mort"
Miguel Oscar Menassa
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