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jeudi 1 janvier 2009

UN NOUVEAU CONTINENT – LA PSYCHANALYSE

De Miguel Oscar Menassa.


VUELVO PORQUE VOLVER ES MI FUNCION


JE REVIENS PARCE QUE REVENIR EST MA FONCTION

Aujourd'hui je parlerai d'un nouveau continent qui, comme tout nouveau continent, doit encore conclure sa production et qui, d'autre part, ne peut encore rendre compte de lui-même. Un continent qui avant de penser à son autonomie, a dû pâtir, pour pouvoir être accepté dans la communauté de continents, de tous les impérialismes dominants. De la médecine à la poésie, en passant par la stupidité et la magie et sur quelques territoires, aussi, la police a lutté contre n'importe quelle croissance démesurée de ce nouveau continent.
Nous parlons de la psychanalyse, une chose si individuelle apparemment, tellement du domaine du divan et, cependant, de puissants systèmes sociaux s'opposent à sa socialisation.
N'est-ce pas peut-être, la propre famille du fou, qui retire le patient du traitement, alléguant que les changements que la psychanalyse demande au sein de la famille, pour que le patient se soigne, sont trop de changements et qu'il est préférable qu'on enferme le malade et avec quelques cachets pour les nerfs, on continue à faire aller et on laisse la famille tranquille ?
N'est-ce pas peut-être la démocratique Université qui empêche de mille manières l'enseignement méthodique, dans ses salles de cours, de cette nouvelle discipline de l'homme ?
N'est-ce pas peut-être, le quatrième pouvoir, la presse, qui sélectionne les faits psychanalytiques de telle manière, que par exemple, pour quelques journaux madrilènes, il vaut mieux faire du karaté pour se guérir des maladies mentales que de se psychanalyser. D'après des remarques parues dans ces journaux, la psychanalyse serait quelque chose de semblable à l'alcool et à l'héroïne ? La question serait : qui ne réprime pas la psychanalyse ?
Ce ne sont pas peut-être les institutions psychanalytiques, internationales ou pas, qui interrompent la psychanalyse de ses membres, parce que, la politique ne le permet pas ?
Et si nous nous demandions maintenant, qui craint la psychanalyse ? Nous pourrions répondre, en général, tous.
Il nous est plus difficile réussir de répondre à la question de pourquoi on craint la psychanalyse. Et ici, nous devons le savoir, la peur touchera toute réflexion.

A- Si la psychanalyse est, comme nous venons d'essayer de montrer, une
science nouvelle d'un objet nouveau, il ne lui sera pas suffisant pour se développer, d'avoir le pouvoir, sinon, plutôt, pouvoir transformer les modes d'appropriation de l'objet dont il s'agit. Le chercheur devra savoir, maintenant, que toute production ne portera pas, comme on dit, la marque de sa personnalité, sinon celle de son désir inconscient. Mais récemment nous avons parlé du désir inconscient, qui n'est pas la psychanalyse ni loin de là, comme l'on pense, parfois, que le désir inconscient est l'appareil psychique.
Le désir inconscient est le vecteur qui dans le temps produit par le concept d'appareil psychique (qui est une articulation complexe d'instances) frôle asymptotiquement sa réalisation et sa mort. Sans réussir jamais, ni réaliser, ni mourir, puisque réalisation et mort, sont synonymes, quand il s'agit de mettre fin au mécanisme qui soutient en vie l'appareil.
Une présence qui par sa persistance, finit par être invisible pour nous-même, c'est-à-dire, agit en nous comme une absence. Et d'autre part, une absence, qui de si absente, se fait présence nette et ainsi, agit sur nous comme réalité objective.
Jusqu'ici je crains la psychanalyse, parce que la première condition qui s'impose à moi pour être citoyen d'un pays semblable, c'est d'accepter l'incertitude, comme un état naturel à l'intérieur du territoire et au lieu de fuir ou de tuer, comme nous enseignait la famille et, pourquoi ne pas le dire, l'État, il faudra se mettre à converser. Et converser ce n'est pas n'importe quelle chose, sinon que c'est, dans la précision d'un dialogue où l'on converse. Et la précision d'un dialogue, n'est pas autre chose que la détermination théorique qui impose ce concept de la technique psychanalytique, qui soit d'une manière et d'aucune autre. Il ne parlera à personne et encore moins à l'analyste.
L'Autre ne parlera pour personne et encore moins, pour l'analysé.
Dialogue qui offre comme unique garantie : que quelqu'un parlera, lui ou l'Autre, mais personne ne saura jamais ni qui parle ni à qui il parle.
Si, maintenant je suis capable d'accepter cette incertitude, au lieu des risques que m'offre la route, le parachutisme ou les cantines, où l'on peut se saouler jusqu'à en mourir, alors nous sommes en conditions de commencer.
B- Si rêver, nous rêvons tous, et en travaillant les rêves, Freud produit la théorie de l'inconscient, tous, même sans le vouloir, nous avons notre propre vie impliquée dans la découverte. Par conséquent, je crains une deuxième fois la psychanalyse, quand après m'avoir demandé que, pour le penser, je devais abandonner ma raison, qui d'autre part était ma raison d'être, me demande maintenant, comme condition indispensable, pour frôler ce savoir-là, pas su en moi, que je modifie ma propre vie. C'est à dire, que je change de mes relations avec les autres, les petites mesquineries, les rituels éternels, sans ne jamais rien me promettre en échange sinon que simplement, elle me promettra ce que je crains: une transformation. Par conséquent, je crains ce que la psychanalyse dans sa transmission, me demande, me psychanalyser.
C- Et s'il y avait peu de motifs de crainte, devoir avoir modifié les fondements qui permettaient, non seulement, la suprématie de la raison, sinon son équilibre même. Si en plus d'avoir à modifier ma propre vie, mes propres sentiments, la psychanalyse me fait peur et celle-ci est la troisième fois: parce que par loi de sa pratique technique, elle en impose à la femme, quelque chose que personne avant ne lui avait imposé, malgré la large domination qui s'exerce sur elle. Et c'est ici, où nous devrions nous arrêter, pour contempler sans voix la véritable subversion que produit la psychanalyse, générant un fait, pour la première fois, dans l'histoire de l'humanité contemporaine, qui modifiera avec le temps le destin des civilisations, au moins, occidentales.
Ce qu'il faut que je dise et si c'est avec tant de détours, doit être, parce que ce point est là où se concentrent mes résistances. Je crains pour la troisième fois, parce que la femme aura comme obligation de parler et d'écrire et je crains encore plus, quand je reconnais, que celui qui oblige la femme pour la première fois dans son histoire comme femme, à parler et écrire, n'est autre, que la psychanalyse.
Et pour qu'on ne me confonde avec aucun fanatisme de mode, je dirai que la psychanalyse, pourtant, n'a triomphé sur rien. Ni même sur ce qui devrait être matière première et désir de son développement révolutionnaire, la femme. Et c'est ici, où pour le moins Lacan a renoncé. Puisque tous ceux qui sont passés par la pratique psychanalytique, savent parfaitement, que faire parler une femme, est si difficile et, parfois, aussi impossible, que faire parler la poésie.

Traduction de Sylvie Lachaume

                                                  Luces en la ciudad
                                               Miguel Oscar Menassa

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