Gravure
Il est minuit, le cabaret s'éveille,
plein de femmes, des fleurs et du champagne,
va commencer la triste fête éternelle
de ceux qui vivent au rythme d'un tango ...
Quarante années de vie m'enchaînent,
blanche la tête, vieux le cœur :
je regarde aujourd'hui avec une grande peine
ce qu'autres fois j'ai regardé avec illusion.
Les pauvres bals publics dopés de baisers,
me regardent étrangement, avec curiosité,
ils ne me connaissent plus, je suis seul et vieux,
la vie s'en va, y'a pas de lumière dans mes yeux !
~ ~
Un vieux cochon qui dépense son argent
en enivrant Loulou avec son champagne,
aujourd'hui, il a nié l'augmentation
à un pauvre ouvrier
qui lui a demandé un morceau plus de pain...
Celle pauvre femme qui vend des fleurs
et était à mon époque la reine de Montmartre,
m'offre avec sourire quelques violettes
afin qu'elles réjouissent ma solitude, peut-être.
Et je pense à la vie, aux mères qui souffrent,
aux enfants qui errent sans abri et sans pain,
pour gagner deux sous, ils vendent « La Prensa » ...
Je voudrais pleurer, c'est triste tout ça !
Paroles d'Agustin Magaldi
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