Je
me demande si je porte un coeur
quand je réveille le danger entre ses cuisses,
si je me trompe
quand je prépare la seule tranchée
dans sa gorge.
Je sais que la guerre est probable
surtout aujourd’hui
parce qu’un géranium est né.
S’il vous plaît ne visez pas le ciel
avec vos armes
ça fait peur aux moineaux,
c’est le printemps,
il pleut
et la campagne est pensive.
S’il vous plaît,
vous feriez fondre la lune qui donne sur les
pauvres.
Je n’ai pas peur,
je ne suis pas lâche,
je ferais tout pour ma patrie;
mais ne parlez pas tant de fusées atomiques,
car il se passe une chose terrible:
je l’ai peu embrassé.
CARILDA OLIVER LABRA
Poète cubaine née à Matanzas en 1924
Prix National de littérature en 1977
Version française
Clémence Loonis
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