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mercredi 29 mars 2017
vendredi 10 mars 2017
SEPT SONNETS MÉDICINAUX
AVANTI !
Si
on t’abat dix fois,
Dix fois encore, cent fois, cinq cent fois, tu te relèves …
Tes chutes alors ne doivent pas être si violentes
Et par loi, ne doivent pas non plus être tant.
Dix fois encore, cent fois, cinq cent fois, tu te relèves …
Tes chutes alors ne doivent pas être si violentes
Et par loi, ne doivent pas non plus être tant.
C’est
avec la faim géniale des plantes
Qui assimilent l’humus avidement
En avalant la rancune des affronts
Que se sont forgés les saints et les saintes.
Qui assimilent l’humus avidement
En avalant la rancune des affronts
Que se sont forgés les saints et les saintes.
Une
obsession similaire à celle de la mule
Voilà la seule chose dont a besoin
La créature pour être forte
Et chez n’importe quel malheureux je me figure
Que s’émoussent les crochets de la fortune…
Voilà la seule chose dont a besoin
La créature pour être forte
Et chez n’importe quel malheureux je me figure
Que s’émoussent les crochets de la fortune…
Tous
les incurables peuvent guérir
Cinq secondes avant leur mort !
Cinq secondes avant leur mort !
PIÙ
AVANTI !
Ne
t’avoue pas vaincu, ni même vaincu,
ne te sens pas esclave, ni même esclave ;
ne te sens pas esclave, ni même esclave ;
tremblant
de peur, pense-toi brave,
et même grièvement blessé
et même grièvement blessé
jette-toi
féroce sur l’ennemi.
Aie
l’obstination du clou rouillé,
qui déjà vieux et vil redevient clou ;
non la lâche stupidité du dindon
qui baisse la queue au premier bruit.
qui déjà vieux et vil redevient clou ;
non la lâche stupidité du dindon
qui baisse la queue au premier bruit.
Procède
comme Dieu qui ne pleure jamais,
ou comme Lucifer qui jamais ne prie,
ou comme le bois de chênes, dont la grandeur
ou comme Lucifer qui jamais ne prie,
ou comme le bois de chênes, dont la grandeur
a besoin
d’eau et ne l’implore pas…
alors qu’elle roule déjà dans la poussière!
MOLTO
PIÙ AVANTI !
Ceux
qui versent leurs larmes aimantes
sur les peines qui ne sont pas leurs peines ;
ceux qui oublient le son de leurs chaînes,
pour limer celles des autres avant :
sur les peines qui ne sont pas leurs peines ;
ceux qui oublient le son de leurs chaînes,
pour limer celles des autres avant :
Ceux
qui parcourent le monde en délirant,
distribuant leur amour à pleines mains,
tombent, sous le poids de leurs bonnes œuvres
sales, malades, tragiques…et de trop!
distribuant leur amour à pleines mains,
tombent, sous le poids de leurs bonnes œuvres
sales, malades, tragiques…et de trop!
Ah !
Ne joue jamais le redresseur de torts!
Ne suis jamais des instincts compatissants!
Aie les griffes de la haine toujours vives,
Ne suis jamais des instincts compatissants!
Aie les griffes de la haine toujours vives,
toujours
éveillés les yeux du Juge !…
Et quand tu t’allongeras dans la caisse des morts,
méprise les sanglots des vivants !
Et quand tu t’allongeras dans la caisse des morts,
méprise les sanglots des vivants !
MOLTO
PIÙ AVANTI ANCORA!
Cette
vie trompeuse est une scène,
où tout est stupide et feint,
où chaque amphitryon cache bien
son être véritable sous sa mise.
où tout est stupide et feint,
où chaque amphitryon cache bien
son être véritable sous sa mise.
Ne
dis ta vérité ni même au plus aimé ;
ne montre ta crainte ni au plus redouté ;
ne crois jamais qu’on t’ait aimé
aussi nombreux soient les baisers d’amour qu’on t’ait donnés.
ne montre ta crainte ni au plus redouté ;
ne crois jamais qu’on t’ait aimé
aussi nombreux soient les baisers d’amour qu’on t’ait donnés.
Vois
comme la neige fond
sans une plainte de sa lèvre transie,
comme les nuages désirent avidement le désert
sans une plainte de sa lèvre transie,
comme les nuages désirent avidement le désert
sans
confier à personne leur avidité…
Maudis les hommes : mais en riant
et tout en étant mort, vis la vie!
Maudis les hommes : mais en riant
et tout en étant mort, vis la vie!
MOLTÍSSIMO
PIÙ AVANTI ANCORA!
Si
au lieu des stupides panthères
et des lions inflexibles et stupides,
on enferme dans une cage deux maigres garçons
dans cette fragile prison des fauves,
et des lions inflexibles et stupides,
on enferme dans une cage deux maigres garçons
dans cette fragile prison des fauves,
Ils
ne resteront pas étendus des nuits entières
sur la paille douillette de leurs couches
sans plus d’espoirs, sans réactions
comme deux minables bien placides;
sur la paille douillette de leurs couches
sans plus d’espoirs, sans réactions
comme deux minables bien placides;
Tels
des Napoléons pensifs, graves,
non comme le tigre sanguinaire et froussard,
ils scruteront pas à pas leur cage,
non comme le tigre sanguinaire et froussard,
ils scruteront pas à pas leur cage,
en
cherchant les fentes et non les clefs…
Ainsi donc, qui que tu sois, sache-le:
Scrute les fentes de ta cage!
Ainsi donc, qui que tu sois, sache-le:
Scrute les fentes de ta cage!
VERA
VIOLETA
Derrière
son niveau se lance la rivière
par la grande dénivellation des halliers ;
l’air est tramontane, et tramontane il y a
à cause de la loi de la non fin, du non vide ;
par la grande dénivellation des halliers ;
l’air est tramontane, et tramontane il y a
à cause de la loi de la non fin, du non vide ;
le
plus bel épi de l’été
ne rêve pas du pain dans les champs de blé ;
le plus doux rayon de miel des ruches
n’a jamais déclaré : moi je ne m’appartiens pas;
ne rêve pas du pain dans les champs de blé ;
le plus doux rayon de miel des ruches
n’a jamais déclaré : moi je ne m’appartiens pas;
et
le soleil, le père soleil, ce rude foyer
qui fomente la vie dans la Nature,
n’est pas pressé de chauffer les pôles,
qui fomente la vie dans la Nature,
n’est pas pressé de chauffer les pôles,
il
ne se dévie pas non plus d’un pouce :
Tu arriveras à tout, fou solennel…
autant que le permettra ta stature !
de
ALMAFUERTE
(Argentina-1854)
De "L'espoir"
De "L'espoir"
mardi 31 janvier 2017
Revista de Poesía, Aforismos, Frescores Las 2001 Noches - 20 aniversario
"Veinte años 1997-2017, un
aniversario que muestra que nacer es permanecer.
Llegaste a nuestras vidas
acompañada de los mejores poetas. Tu destino era y sigue siendo, dar voz y
difundir la mejor poesía de todos los tiempos, atacar con firmeza el silencio
de la cultura oficial que sólo trabaja para acallar la voz de los pueblos.
Adalid de la verdadera historia de los pueblos, vamos de tu mano recorriendo
distancias infinitas para llegar a todos los rincones donde un hombre, una
mujer, abran sus ojos a otros universos posibles.
Contigo di mis primeros
pasos y crecí, conocí el amor, el tango, la marea negra, la injusticia revelada
en la voz inmortal de los poetas. Contigo seguimos produciendo y difundiendo
una cultura para todos, porque allá donde haya sufrimiento habrá poesía, donde
hay esperanza habrá poesía, donde haya un hombre, una mujer pidiendo libertad
habrá poesía.
Gracias por la permanencia,
gracias por existir."
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